KDD
Kartel Double Détente
"C’est une guerre qu’on mène. Dans une guerre, il y a des batailles, et dans les batailles, il y a des morts, mais ça n’empêche pas de gagner les guerres !".C’est par cette déclaration martiale que le KARTEL DOUBLE DETENTE explique le resserrement de son unité à cinq personnes : Dadou, Diesel, Herman (rappeurs), Lindsay (DJ) et Robert (chorégraphies et scénographies). Oubliez ce que vous croyez savoir sur KDD. Farouchement déterminé, ce Kartel de cinq Toulousains va mettre à l’heure le rap français avec un deuxième album bourré jusqu’à la gueule de textes sans détours sur la réalité urbaine, explosifs et radicaux comme une mine anti-personnelle semée sur le chemin des tenants de l’Ordre Moral. "Pendant que le rap français faisait de l’égotrip, le FN marquait des points. Aujourd’hui, on ne doit plus parler de nos fringues, on a un devoir de contre-attaque. A Toulouse, comme partout dans le Sud, il suffit de prendre un ascenseur avec une vieille dame pour voir dans son regard que ça a changé. Aujourd’hui, le rap passe sur les radios, il faut en profiter pour être malin et faire passer les messages qui sont importants".
Voilà le combat de KDD : dire la vérité, oublier les clichés sur la flambe et les gangsters, pour proposer des textes honnêtes et sincères, parce qu’au moment où le rap hexagonal est le plus médiatisé, c’est le seul moyen de convaincre les derniers sceptiques, de gommer les ultimes a-priori. L’urgence, c’est de prouver qu’en 98, KDD fait du hip-hop pour les bonnes raisons.
Depuis que IAM a fait comprendre que le hip-hop n’était pas qu’un phénomène parisien, on consent à enfin prêter l’oreille au Son du Sud. Le Sud : là où la parole est une arme plusieurs fois millénaire, là où les échanges de cultures et de peuples ont fait l’Histoire. Le Sud qu’il serait bon de ne plus considérer comme une province éloignée puisque le rap s’y vit en temps réel, grâce aux médias, à l’internet, aux satellites...
Le Sud où le rap ignore les effets de mode et les rivalités malsaines qui encombrent la capitale : à Toulouse, KDD travaille, mûrit, élabore des sons nouveaux qui augmentent encore l’impact de ses rimes qui fusent comme des balles traçantes. Des sons d’instruments à cordes classiques par exemple, qu’ils sont allés chercher en Bulgarie, pour les marier aux beats de marbre qu’ils vont usiner à Paris :
"C’est la réalité qui inspire tout ce qu’on fait. Tous les sujets qu’on traite sont vécus, vus, analysés avec recul. Si on garde à l’esprit les vraies causes, le rap sera là pour longtemps".
Laissez vous irradier par "Résurrection", l’album puissant d’un groupe qui respecte son art, ce qui reste encore le meilleur moyen de le faire avancer.