C'est donc ça nos vies
? (I am-Ma 6-T va cracker)
L'étoile rouge devant ma face,
un diplôme d'honneur pour elle, rien pour moi, mon honneur s'efface
peu à peu. Ches nous les coeurs se glacent très tôt,
la peur se tasse. Pour un rien les frères se fracassent, les patates
volent, les mauvais coups s'enchaînent. Comme cette chienne de vie
habitués au vacarme, pour éviter les larmes, dans les poches
les gosses y glissent des lames. Pas facile de vivre avec des drames. Micro
en main, j'envoie ma came, nos soucis sur ton phonogramme. Régénère
la flamme des vrais poètes de rue, ne sois pas détendu, l'atmosphère
est tendue ou sur les cordes à linge, ton corps va jouer le pendu.
J'ai conçu ce texte, façon obus. Mes rimes claquent les baffles
comme les schtafs d'ashnoush qui jouent les barraques. Les pieds dans les
flaques de pisse, mon quartier craque. Dans les blocks, les appareils nous
braquent. Flash, sors les gloques, l'histoire finit sur des menottes. C'est
donc ça nos vies, maudit, mon
peuple survit. La vie des êtres
chers, Lucifer les mets au bas prix. J'écris, je prie pour fuir
les soucis, comme les petits frères fuient devant des képis.
L'esprit embrasé s'éteint seulement avec du liquide. Freeman
je suis, loin d'être passif, je vis. Alors quoi, c'est donc ça
nos vies, à quoi ça rime? Putain, dire que l'affection était
une famille.
20 ans déjà, on boit la 16 et les sachets de Smecta. La clique fout le souk avec des plaques de zetla. Ville côté cour, France côté merde.Epie les couleurs du tableau, son cadre. C'est donc ça nos vies?
J'apprends à perdre mec, chaque
jour même merde. Les faces au photocop, les ganaches de salopes.
Salut petit pote ça boume dans leur caisse. Les flics zooment, on
fume la sess, yex,et ça perd l'occasion de fermer la foum. La fraîche
te coupe la raison. Les sens sautent sec et sous la pression. Tu finis
par estanquer tes potes. Alors il t'attendent en bas pour te péter.
Au premier pas dans le couloir, chouf, derrière danger. Tchack,
tchack, c'est le Samu. Dans le bloc opératoire, on t'annonce que
tu ne marcheras plus. Sous le porche, le tox est à l'heure. Groupés
dans la pénombre tes ex-frères pouffent sur ton malheur.
Dans cette histoire, qui récolte et qui sème, s'ils ne peuvent
t'avoir ils auront ceux que tu aimes. Il y a un paxon d'impasses dans la
place,du gaz dans les poches, la nasse. Cache, cache avec les schmitts,
se jeter
dans le H.H.La haine, elle, augmente.
Et nous aussi on bute un colleur d'affiche pour l'exemple, ça détend
ouais! On s'arme, on cache les pushkas, les crans, on crève les
cons pour crever l'écran. Après la soif de Vendetta, flash,
nous aveugle. On tue les gens de notre condition, transition d'une enfance
de merde à cette vie d'adulte pourrie pour quiconque ici, c'est
donc ça nos vies?
20 ans déjà, on boit la 16 et les sachets de Smecta. La clique fout le souk avec des plaques de zetla. Ville côté cour, France côté merde.Epie les couleurs du tableau, son cadre. C'est donc ça nos vies?
Tic, tac, compte à rebours
entamé, guerre de tranchées. Verdun du XXème siècle,
combien s'en sont tirés? Des sacs de cyclos, des chaînes,
les briser pas facile. Enraciné dans le coral, le troupeau mène
une vie difficile. Sans âme, la cour n'a plus d'arbres.Le béton
pousse aussi vite que le marbre. Dégueulassé on sort les
armes ou bien on baisse les bras, on retrousse les manches, la machine
s'enclenche. Le temps passe, maqué par l'ange, déjà
tu fais la manche. Trancher dans le vif, seule issue sacrifiée.
Les jeunes saccagent, s'affrontent, subissent les CRS, langage des laissés
pour compte.Les oubliés, détonateurs armés, trois,
deux, un. Parti terminé, vient la nuit, puis une autre journée.
Invisible, personne nous voit, rien nous empêche de magouiller. Impalpable,
à croire qu'une matraque c'est abstrait. Pourtant aucun colleur
d'affiche s'est fait buter et Dieu
sait que verser de l'eau sur une pierre gravée, ça la fait
pas pousser. La soif de vie rend fous les minos, fini les mano à
mano. Sous les préaux maintenant c'est pruneau dans le cerveau.
Le manque d'argent pèse, les mecs deviennent avides. Les potes s'arnaquent
ou se braquent, dès que le jour se débine. Les murs finissent
par craquer, les jeunes finissent au parquet, les dealers ont craqué,
le crack fait son entrée. Les frères se foutent des frères,
c'est tout pour le profit. Finir ainsi, c'est donc ça nos vies?
20 ans déjà, on boit la 16 et les sachets de Smecta. La clique fout le souk avec des plaques de zetla. Ville côté cour, France côté merde.Epie les couleurs du tableau, son cadre. C'est donc ça nos vies?