D'OU VENONT NOUS ?
C'était il y a très, très, très longtemps. En ce temps-là, il y avait... le ciel.
A droite du ciel, il y avait la planète GIBI. Elle était complètement plate, et elle penchait, soit d'un côté, soit de l'autre.
A gauche du ciel, il y avait la planète SHADOK. Elle n'avait pas de forme spéciale... ou plutôt... elle changeait de forme.
Au milieu du ciel, il y avait la TERRE, qui était ronde et qui bougeait. Sur la Terre, il n'y avait apparemment rien.Les Shadoks et les Gibis en eurent donc assez, au bout d'un certain temps, de vivre sur des planètes qui ne marchaient pas bien. Alors ils décidèrent, les uns et les autres, d'aller sur la Terre qui avait l'air de mieux marcher...
D'OU PROVIENT NOTRE HABITUDE DE POMPER ?
Pour aller sur la Terre, les Gibis ont construit une fusée. Elle fonctionne grâce à un combustible super-puissant, le COSMOGOL 999.
Mais quel est ce combustible miracle ? D'où les Gibis l'extraient-ils ?
Comme vous le savez, la planète Gibi est plate. Dès que l'on creuse un trou, on tombe de l'autre côté. Les Gibis ne peuvent donc rien extraire du sous-sol, sans cela leur planète serait une vraie passoire. Les Gibis extraient le Cosmogol 999 de l'atmosphère. Celle-ci est recueillie dans d'énormes entonnoirs à atmosphère, puis pompée dans des pompes à atmosphère. Par un procédé secret, les Gibis en extraient le Cosmogol brut, dit Cosmogol de première pression qui, une fois raffiné, concentré et enrichi, donne le fameux Cosmogol 999 qui propulsera la fusée Gibi.Sous la direction du Professeur SHADOKO, les Shadoks ont construit une fusée interplanétaire. Elle était munie des derniers perfectionnements techniques tels que casseroles à retardement, batteurs d'air et tire-bouchons hypersustentateurs. La seule difficulté, c'est qu'elle ne marchait que d'un côté: de haut en bas uniquement, car les Shadoks n'avaient pas de carburant suffisamment puissant.
Alors, pour subtiliser celui des Gibis, le Cosmogol 999, le Professeur Shadoko avait mis au point un plan. Nous avons demandé au Professeur lui-même de nous dire deux mots de ce plan :
"C'est très simple. Pour que le Cosmogol Gibi vienne chez nous, il suffit que nous le POMPIONS à travers le cosmos. Et nous le pompons grâce à cette COSMOPOMPE de mon invention d'une puissance incroyable de trois millions de Shadoks-Vapeur."
C'est pourquoi toute la population Shadok......POMPAIT, POMPAIT, POMPAIT....
D'où, un des fameux adages Shadok : Je pompe donc je suis
Ils avaient mis au point des pompes spéciales pour le cas où il n'y avait pas de problèmes du tout.
C'est pourquoi : s'il n'y pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème
Pour ceux que la technique intéresse, disons que, quand on pompait avec ça, non seulement il ne se passait rien, comme avec une pompe Shadok ordinaire, mais plus on pompait, plus il n'y avait rien qui se passait. D'où : Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien
que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
C'est quand même une sécurité !
OBJECTIF TERRE !
En fait, leur fusée n'était pas très, très au point, mais ils avaient calculé qu'elle avait quand même UNE CHANCE SUR 1 MILLION DE MARCHER. Et ils se depêchaient de bien rater les 999 999 premiers essais pour être sûrs que le millionième marche.
Les essais de fusée shadok comportaient plusieurs phases. D'abord, les techniciens shadoks entonnent le compte à rebours sur un vieil air d'accordéon. Puis les Shadoks les plus doués pour les mathématiques enfourchent leur ordinateur à pédales pour calculer la trajectoire. C'étaient eux qui avaient le plus de mal car les Shadoks avaient entendu dire que plus un ordinateur va vite, plus il donne de bons
résultats. Et c'est celui qui avait gagné qui avait trouvé la bonne trajectoire. On procédait alors à la mise à feu. Ça ratait. Et aussitôt après, on recommençait. Car tel était le premier principe de base de la logique shadok : En essayant continuellement, on finit par réussir.
Donc : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche !Le Marin SHADOK, qui regardait ça, disait que la fusée ne partirait jamais.
C'était un ancien quartier-maître pirate qui avait mal tourné. Contrairement aux gens de son espèce qui passent généralement leur temps à introduire des petits bateaux dans une bouteille, lui, il introduisait des bouteilles dans son petit bateau. Il
parlait par maximes et quelquefois même en anglais. C'est lui qui disait, par exemple :Dans la marine on ne fait pas grand chose mais on le fait de bonne heure.
Pour la fusée, il disait que le plus simple était encore d'aller subtiliser la fusée Gibi. Que lui connaissait le chemin et que, lui, il irait la subtiliser, lui, et en bateau ! Naturellement, c'était insensé. Mais comme il était un peu trop souvent... "sous l'influence" et qu'il constituait un objet de scandale, le Chef shadok lui donna quand même l'autorisation. En fait, il se disait que c'était un moyen simple et élégant de
s'en débarrasser. Car de l'eau, dans le cosmos, il n'y en avait pas tellement, et au bout d'un certain moment, elle s'arrêtait. Après quoi il n'y avait plus rien, sauf évidemment... le NEANT.La Shadokkaravelle fendait l'espace sous le commandement de principe du Marin shadok qui, comme à l'ordinaire, était le plus souvent... "sous l'influence". Si bien que personne en fait ne regardait où on allait. Mais il disait que dans la Marine, c'était l'usage, et qu'il est beaucoup plus intéressant de regarder où l'on ne va pas pour la bonne raison que, là où l'on va, il sera toujours temps d'y regarder quand on y sera; et que, de toute façon, ça ne sera jamais en fin de compte que de l'eau. Il n'empêche qu'il fallait faire vite. Car, ajoutait-il : Dans la Marine :
Quand on sait pas où l'on va, il faut y aller !! ...et le plus vite possible
Et tout le monde à bord était content. Sauf peut-être ceux qui étaient spécialisés dans le battage. C'était sur eux qu'on tapait quand le Marin avait des punitions à distribuer. C'était pénible évidemment, mais c'était indispensable pour maintenir le moral de l'équipe. Car, disait-il encore : dans la Marine, c'est un principe :
Pour qu'il ait le moins de mécontents possible il faut toujours taper sur les mêmes
C'est pourquoi il avait formé un corps spécial, le corps des Shadoks à Claques envers lesquels il faisait très habituellement preuve de la plus exquise brutalité. Mais, direz-vous, si les Shadoks pouvaient aller en bateau de la planète Shadok à la planète Gibi, pourquoi n'allaient-ils pas directement et par le même moyen sur la Terre ? A cela il y avait une raison fondamentale qui relevait du principe de base de la
logique Shadok qui disait :Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
L'ENNEMI NUMERO UN DES SHADOKS
C'est Gégène, le premier habitant de ce que nous appelons maintenant la Terre.
C'est un insecte très dangereux. Vous pouvez voir ci-dessous les feux d'artifices qu'il lui arrive de faire en éternuant :
Il dévaste tout sur son passage. Et en priorité les Shadoks !